Aider un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap au quotidien porte un nom :
Le rôle des aidants est désormais reconnu par l’Etat suite à l’entrée en vigueur au 1er janvier 2016 de la loi d’adaptation de la société au vieillissement. Mais comment distingue-t-on un aidant d’un proche qui aide ponctuellement un membre de sa famille ou un ami ? Selon la présidente de l’Association française des aidants, Florence Leduc, « on parle d’aidant à partir du moment où une personne, soit de la famille (80% des cas) soit un ami ou un voisin (20% des cas), assure de manière régulière dans le temps et avec une certaine intensité l’accompagnement d’un proche qui a des difficultés de vie importantes et qui n’est plus capable d’assurer lui-même les principaux actes de la vie quotidienne. Et ce, quel que soit l’âge de la personne aidée, du jeune enfant à la personne âgée en passant par celle atteinte d’une maladie chronique ou de handicap. Un aidant peut également coordonner les intervenants professionnels présents dans le quotidien de l’aidé ».
La définition est donc claire : s’occuper d’un proche durant une quinzaine de jours parce qu’il a eu la grippe ne constitue pas un accompagnement d’aidant. Les notions de régularité et de long terme sont primordiales pour que le statut d’aidant soit reconnu.
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, on peut être considéré comme aidant à n’importe quel âge. « Il y a plus d’aidants jeunes qu’on ne le pense, âgés parfois d’à peine 15 ans », raconte Florence Leduc. Ainsi, une fille qui s’occupe tous les jours de sa mère malade est une aidante, quel que soit son âge.
Aide pour les aidants
Il n’existe pas à proprement parler d’aide financière dédiée aux aidants. « La loi d’adaptation de la société au vieillissement en vigueur au 1er janvier 2016 prévoit deux dispositifs à destination des aidants : le congé de proche aidant et le droit au répit », liste Florence Leduc.
Le droit au répit
Pour accorder du temps aux aidants et leur permettre de souffler, le droit au répit a été mis en place. « Il s’agit d’un soutien financier d’un montant maximum de 500 euros par an versé aux aidants afin qu’ils puissent proposer aux personnes dépendantes de bénéficier d’une structure d’hébergement temporaire pour quelques heures ou plusieurs jours, détaille la présidente de l’AFA. Ce dispositif est accessible uniquement si le proche soutenu perçoit l’allocation personnalisée d’autonomie, la demande étant à faire auprès de son conseil départemental. »
Le droit au répit englobe l’accueil temporaire, l’accueil de jour, l’aide à domicile et aussi les villages répit familles. N’hésitez pas à consulter les rubriques correspondantes
Le congé de proche aidant
Depuis le 1er janvier 2017, les aidants peuvent également demander un congé à leur employeur, appelé congé de proche aidant. Celui-ci ne peut pas vous le refuser. Ce congé permet ainsi à l’aidant de s’occuper d’un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Il peut être posé de façon fractionnée ou prendre la forme d’un temps partiel. Sa durée ne peut dépasser 3 mois maximum ou la durée prévue par accord d’entreprise ou de branche. Il peut être renouvelé sans être supérieur à un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle. Pour en bénéficier, l’aidant doit avoir au moins une année d’ancienneté dans l’entreprise. Problème, « ces jours de congé ne sont pas payés et un aidant ne peut pas toujours se permettre financièrement ne de pas toucher de salaire, regrette Florence Leduc. Ce sont des dispositifs très peu utilisés d’abord car ils ne sont pas connus et qu’il y a l’obstacle financier. »
Pour toute demande d’information et d’aide n’hésitez pas à contacter le centre local d’information et de coordination à proximité de votre domicile, vous trouverez leurs coordonnées dans la rubrique : Coordination et soutien à domicile.